Prière pour les vocations – Octobre

Le 3 août dernier, lors de la messe rassemblant des milliers de jeunes pour le Jubilé à Rome, le pape Léon XIV nous a fait don d’une homélie remarquable.
Plusieurs passages peuvent inspirer notre réflexion et notre prière pour les vocations.

 1 « Très chers jeunes, nous nous retrouvons aujourd’hui pour célébrer l’Eucharistie, sacrement du don total de Soi que le Seigneur a fait pour nous. Nous pouvons imaginer revivre, dans cette expérience, le chemin parcouru le soir de Pâques par les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35) : d’abord, ils s’éloignaient de Jérusalem, effrayés et déçus ; ils partaient convaincus qu’après la mort de Jésus, il n’y avait plus rien à attendre, plus rien à espérer. Et pourtant, ils l’ont précisément rencontré, ils l’ont accueilli comme compagnon de voyage, ils l’ont écouté pendant qu’il leur expliquait les Écritures, et enfin ils l’ont reconnu à la fraction du pain. Alors leurs yeux se sont ouverts et l’annonce joyeuse de Pâques a trouvé place dans leur cœur.
La liturgie d’aujourd’hui nous aide à réfléchir sur ce que raconte l’épisode : la rencontre avec le Ressuscité qui change notre existence, qui éclaire nos affections, nos désirs, nos pensées. »
D’emblée, le Saint Père nous invite à célébrer l’Eucharistie comme don total que le Seigneur a fait pour nous. Les disciples, découragés, vont faire de cette rencontre avec Jésus, un chemin de conversion qui les guide vers l’espoir, vers la joie de Pâques.
– Prenons le temps d’écouter le Ressuscité pour comprendre ce qu’il attend de nous et pour qu’il nous ouvre les yeux vers la lumière.
– Plaçons-nous à la suite de Marie qui s’est elle-même élancée dans cette aventure spirituelle surmontant la « nuit du tombeau » pour surgir dans l’espérance.

Chant : La Première en chemin

La première en chemin, Marie tu nous entraînes,
À risquer notre oui, aux imprévus de Dieu.
Et voici qu’est semé en l’argile incertaine
De notre humanité, Jésus Christ Fils de Dieu.

R/ Marche avec nous, Marie, sur nos chemins de foi,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

La première en chemin, joyeuse tu t’élances,
Prophète de Celui, qui a pris corps en toi.
La parole a surgi, tu es sa résonance
Et tu franchis des monts pour en porter la voix.

R/ Marche avec nous, Marie, aux chemins de l’annonce,
Ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu.

2 – « La lecture, tirée du Livre de Qohelet, nous invite à faire, comme les deux disciples dont nous avons parlé, l’expérience de notre limite, de la finitude des choses qui passent                      (cf. Qo 1, 2 ; 2, 21-23) ; et le psaume responsorial, qui lui fait écho, nous propose l’image d’une « herbe changeante : elle fleurit le matin, elle change ; le soir, elle est fanée, desséchée » (Ps 90, 5-6). Ce sont deux rappels forts, peut-être un peu choquants, mais qui ne doivent pas nous effrayer, comme s’il s’agissait de sujets “tabous” à éviter. La fragilité dont ils nous parlent fait en effet partie de la merveille que nous sommes. Pensons au symbole de l’herbe : n’est-ce pas magnifique, un pré en fleurs ? Certes, elles sont délicates, faites de tiges fines, vulnérables, susceptibles de se dessécher, de se plier, de se briser, mais en même temps, elles sont immédiatement remplacées par d’autres qui poussent après elles, et dont les premières deviennent généreusement nutriments et servent d’engrais, en se consumant sur le sol. C’est ainsi que vit le champ, se renouvelant continuellement, et même pendant les mois froids d’hiver, quand tout semble silencieux, son énergie frémit sous terre et se prépare à exploser, au printemps, en mille couleurs. » (Temps de silence)

La première lecture tirée du livre de Qohelet, ne brise pas notre optimisme, mais nous invite à l’humilité, tout en prenant conscience de notre fragilité. Cependant, cette fragilité est source de résurrection, de renouveau…, dont l’herbe est le symbole. Cette merveilleuse contemplation du cycle de l’herbe et de la fleur et susceptible de nous émouvoir. Quand tout semble disparaître et mourir au fil des saisons ou à cause de la sécheresse extrême, nous gardons l’assurance qu’un printemps se prépare. Nos congrégations respectives pourraient chacune, se calquer sur le cycle de la nature.

Gageons que le Père de Montfort se retrouverait dans ce tableau, lui qui a tant marché sur les chemins, au milieu des champs, des fleurs, des récoltes. Il a dû y trouver le thème de maints cantiques. La contemplation de la nature conduit naturellement au Dieu Créateur qui ordonne toutes choses.

Chant : Psaume de la Création

R/ Mon Dieu, tu es grand, tu es beau,
Dieu vivant, Dieu très haut, tu es le Dieu d’amour ;
Mon Dieu, tu es grand, tu es beau,
Dieu vivant, Dieu très haut,
Dieu présent, en toute création.

3 « Nous aussi, chers amis, nous sommes ainsi faits. Non pour une vie où tout est acquis et immobile, mais pour une existence qui se régénère constamment dans le don, dans l’amour. Et ainsi, nous aspirons continuellement à un “plus” qu’aucune réalité créée ne peut nous donner. Nous ressentons une soif si grande et si brûlante qu’aucune boisson de ce monde ne peut l’étancher. Face à cette soif, ne trompons pas notre cœur en essayant de l’apaiser avec des substituts inefficaces ! Écoutons-la plutôt ! Faisons-en un tabouret sur lequel nous pouvons monter pour nous pencher, comme des enfants, sur la pointe des pieds, à la fenêtre de la rencontre avec Dieu. Nous nous trouverons face à Lui, qui nous attend, qui frappe même gentiment à la vitre de notre âme (cf. Ap 3, 20). »
La vie n’est pas immobilisme. Elle est recherche constante dans le don et l’amour. Elle est une soif qu’aucune boisson ne peut combler.
La comparaison à la fois naïve et inspirante avec le tabouret que l’enfant et même l’adulte se plaisent à utiliser, illustre à merveille, les moyens imprévus qui peuvent aider notre recherche de l’absolu pour rencontrer Dieu, pour mieux voir, voir plus loin, découvrir l’inconnu.
Saisir le tabouret et frapper à la fenêtre… Élevons-nous pour laisser Dieu frapper, lui aussi, à notre fenêtre, pour combler nos désirs, satisfaire notre soif de Lui. Il a déjà frappé à notre fenêtre pour nous appeler à la vie religieuse. Avons-nous répondu à ses instances ?

Silence

D’autres ont répondu avant nous comme Marie, Joseph, Élisabeth, Siméon, les Apôtres, les Disciples et tant d’autres. Nous invoquons ces grands répondants, en récitant lentement une dizaine de chapelet : « Réjouis-toi Marie … »

4 Dans tout ce que vous avez vécu ces derniers jours, « … vous pouvez trouver une réponse importante : la plénitude de notre existence ne dépend pas de ce que nous accumulons, ni comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, de ce que nous possédons (cf. Lc 12, 13-21). Elle est plutôt liée à ce que nous savons accueillir et partager avec joie (cf. Mt 10, 8-10 ; Jn 6, 1-13). Acheter, accumuler, consommer ne suffit pas. Nous avons besoin de lever les yeux, de regarder vers le haut, vers « les réalités d’en haut » (Col 3, 2), pour nous rendre compte que tout a un sens, parmi les réalités du monde, dans la mesure où cela sert à nous unir à Dieu et à nos frères dans la charité, en faisant grandir en nous « des sentiments de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur » (Col 3, 12), de pardon (cf. ibid., v. 13), de paix (cf. Jn 14, 27), comme ceux du Christ (cf. Ph 2, 5). Et dans cette perspective, nous comprendrons toujours mieux ce que signifie « l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5)

« Notre espérance, c’est Jésus » conclut le pape Léon. « Restons unis à lui par la prière et la charité… Je vous confie à Marie, la Vierge de l’Espérance ».

Chant : Marie, témoin d’une espérance

R/ Marie, témoin d’une espérance,
Pour le Seigneur tu t’es levée.
Au sein du peuple de l’Alliance
Tu me fais signe d’avancer
Toujours plus loin,
Toujours plus loin.

1- Quelqu’un t’appelle et te visite,
Ton cœur frémit à sa venue.
C’est à l’audace qu’il t’invite,
Tu vas sans peur vers l’inconnu. R/

3- Comme un grand vent sur les disciples
L’Esprit de Dieu vient à souffler.
Tu es au cœur de cette Église
Où chacun doit se réveiller. R/

Prière préparée par F. Marcel Barreteau, fsg
et les frères de la communauté de la Maison provinciale à Nantes

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